Archive | novembre, 2013

Innovation, mot prétentieux

29 Nov

J’ai cru à un moment donné que j’étais un enseignant innovant alors que je ne suis qu’un pédagogue, un simple pédagogue, pour être juste, j’essaye de l’être.

J’aimais croire que j’étais innovant alors que j’avais (je dois avoir encore) des compétences (une appétence serait plus juste) pour manier des outils et à les insérer dans mes cours. Pourquoi cette soudaine prise de distance me direz-vous ? Le mois de novembre gris qui me porte au moral, la faiblesse passagère qui se traduit par « le ciel bas et lourd » des états d’âmes ?

Que nenni, je me contente d’essayer d’analyser, de chercher, de poser brique par brique mon continuum personnel réflexif. Si je pense ne pas être spécialement innovant, j’ai souvent revendiqué le qualificatif de praticien réflexif. C’est à ce titre que je voudrais inscrire ce billet.

J’ai à plusieurs reprises exploré l’histoire de l’enseignement instrumenté en me référant à la radio et à la télévision scolaire des années 60, j’ai réalisé un interview d’un instituteur de terrain qui l’avait pratiqué, M Chatenay. J’ai recherché les spécimens papiers de ces constructions – Livret N° 1 et Livret N°2.

Leroi-Gourhan

André Leroi-Gourhan

J’ai continué ce travail exploratoire en cherchant dans les archives de Canal U.  J’ai isolé un

Les magdaléniens

Les magdaléniens

colloque consacré à la radio et télévision et radio scolaire. Geneviève Jacquinot y présente son expérience. Le site de Canal U introduit ainsi la ressource intitulé « Grand témoin de la radio scolaire » : « Geneviève Jacquinot, auteur du film « Les magdaléniens » pour le compte de la télévision scolaire, revient sur l’ensemble de son parcours de conceptrice, utilisatrice, chercheur

au service de l’audiovisuel éducatif.« 

Capture d’écran 2013-12-03 à 17.16.22L’étude de ce colloque me conforte dans l’idée que je ne suis pas innovant (ceux de Marly le Roi étaient innovants), je tente simplement de réinterpréter ce qui a été déjà initié dans les années 60.  Je ne suis pas innovant et j’ai surtout le sentiment qu’il y a une immense inertie dans notre institution, une forme d’incapacité à tirer les leçons des expérimentations et pourtant … La richesse des propos et des analyses de Geneviève Jacquinot devraient toujours être présentés aux jeunes enseignants à plus forte raison à ceux qui s’engagent dans le numérique. J’ai essayé d’extraire des propos qui me paraissent d’une telle actualité qu’il me fallait les garder en ressources.

Je vous livre ici les passages qui m’ont marqué :

  • Le bricolage
  • Projet pédagogique et architecture
  • La massification
  • L’enseignant et les médias

Relisons avec grande attention les propos tenus, il me semble qu’il sont totalement d’actualité au moment où l’on souhaite diffuser les savoirs au plus grand nombre, au moment où nous souhaitons intégrer des outils dans les bâtiments scolaires et universitaires, au moment où nous devons former une chaîne de création. Ce sont des travaux menés dans les années 60 qui n’ont absolument pas vieilli, ils sont même actuels. Ils doivent nous servir de base de réflexion.

Prenons même un élément d’actualité. On veut actuellement que les universités et les lycées échangent leurs enseignants. La télévision scolaire l’avait déjà pensé en  bénéficiant des savoirs d’André  Leroi-Gourhan, un bel exemple de mixage entre le supérieur et le scolaire.

Pour finir ce travail de réflexion préparatoire, comment ne pas être impressionné par quelqu’un qui a fréquenté Leroi Gourhan. Le « geste et la parole » fait partie de mes ouvrages des références.

Madame Jacquinot merci pour ces leçons de pédagogie.