travail documentaire collaboratif

22 Juil

Une expérience collaborative entre des étudiants de BTS IRIS (Informatique et Réseaux pour l’Industrie et les Services techniques) du lycée Eiffel de Dijon et des étudiants de l’IUT d’Information-Communication de Dijon (option GIDO : Gestion de l’Information et du Document dans les Organisations) se prépare pour l’année scolaire 2008-2009.

L’objectif de ce travail commun est de créer une situation grandeur réelle de veille sur des sujets de l’informatique industrielle aussi variés que le Wifi industriel, les caméras industrielles, la supervision ou l’acquisition de grandeurs analogiques.

Les étudiants seront répartis en groupes, panachés sur les 2 formations. L’intention pédagogique fondatrice de ce projet est de confronter des cultures et états d’esprits différents pour co-construire une base de connaissances dans le domaine de l’informatique industrielle, chacun apportant son expérience du domaine ou de la méthode. Ce travail géodistribué doit pouvoir se faire aussi bien dans que hors les murs de la classe ; tout cela plaide pour exploiter les outils TIC, dont les fonctionnalités seront définies par la suite.

L’idée est de finaliser ce travail en produisant un document exploitable par les futures promotions d’étudiants qui pourrait prendre l’une des formes suivantes :

Lexique avec cartographie du domaine : présentation synthétique sous forme graphique des différents termes présents dans le lexique, permettant de visualiser les interactions entre les différents concepts. Ce graphe peut s’apparenter à un arbre terminologique.
Guide de choix de matériel : présentation des critères de choix pour une gamme de matériels donnés avec mise en place d’une grille d’aide au choix. Se basant sur des concepts plus que sur des solutions technologiques, on peut espérer que ce guide soit valide plusieurs années …
Inventaire des produits du marché : présentation des différents fournisseurs de solutions pour un problème donné, avec une synthèse de chaque solution recensant les avantages et inconvénients, coûts, technologie retenue, …(Voici comme exemple, ce qu’a fait la revue J’automatise sur le thème des matériels de sécurité sur une chaîne de production)

A la suite d’une rencontre avec l’animateur du pôle de production pédagogique de la DAFPIC (Direction Académique pour la Formation Professionnelle Initiale et Continue, chargé entre autre de la promotion et du développement de la FOAD), il nous a proposé de fournir une charte graphique pour les documents finaux ainsi que la création d’un CD regroupant tous les travaux qui serait distribué à chaque étudiant.

Voici les compétences du référentiel du BTS IRIS qui seront approfondies au cours de ce projet :

– « C1.1 : Rechercher des informations adaptées aux demandes des interlocuteurs »
– « C1.2 : Structurer des informations adaptées aux interlocuteurs »
– « C1.3 : Travailler en équipe »
– « C1.5 : S’entretenir d’une problématique professionnelle avec des interlocuteurs d’un autre service »
– Synthétiser des document
– Exploiter une documentation technique anglaise.

ainsi que les compétences du C2i niveau 1 qui peuvent particulièrement être mises en oeuvre (toutes sont concernées, mais celles citées sont fondamentales pour le travail demandé) :

– « A2.5 : faire preuve d’esprit critique et être capable d’argumenter sur la validité des sources d’information »
– « B2 : rechercher l’information : les outils de recherche, les requêtes, l’exploitation des différents formats en retour »
– « B4 : réaliser des documents destinés à être imprimés : réalisation et structuration d’un document complexe avec intégration de schémas, tableaux, … »
– « B7 : mener des projets de travail collaboratif à distance : utilisation d’outils de travail collaboratif, élaboration en commun de documents de travail, gestion des versions des documents »

Ce sont toutes ces compétences que nous pourrons observer et qui nous serviront pour définir les critères d’évaluation du travail des étudiants.

Thomas Chaimbault (bibliothécaire, responsable des documents numériques à l’ENSSIB) présente dans ce diaporama la démarche de veille informationnelle et l’intégration des nouveaux outils (liés au web 2.0). Il y présente les 4 étapes d’une activité de veille :

– Ciblage des sources d’informations pertinentes.
– Recherche des informations
– Évaluation de la pertinence des informations
– Exploitation des informations

Le travail va s’appuyer sur des outils de publication qu’il va falloir choisir à partir des fonctionnalités nécessaires qui sont répertoriées ci-dessous.

Pour les 3 premières étapes, il faut envisager un outil de type bloc-note partagé qui permette à chacun (enseignants, étudiants contributeurs) de suivre le cheminement du travail du groupe. Les caractéristiques repérées sont donc les suivantes :

– accessible par plusieurs contributeurs géodistribués
– identification de l’auteur de chaque information
– possibilité de réaction de tous les contributeurs à une information (la possibilité de réaction des lecteurs est à envisager sérieusement)
– suivi de l’activité (information de toutes les nouveautés)
– enregistrement chronologique du travail

Pour l’exploitation des informations et la rédaction du rapport final, il faut les fonctionnalités suivantes :

– traitement de texte pouvant intégrer une charte graphique
– génération de schéma / carte conceptuelle (au moins pour ceux qui doivent faire une carte du domaine)
– accessibilité à plusieurs contributeurs géodistribués (dans et hors la classe)
– suivi des versions et des modifications

Pour toute l’activité un outil de communication synchrone peut être utile, aussi bien pour faire des points réguliers que pour travailler conjointement sur la rédaction du document final.

Les différents acteurs de ce projet sont donc les suivants :

– les étudiants, réunis par groupe de 5-6, panachés sur les 2 formations : ils doivent suivre les 4 étapes de la veille définies par T. Chaimbault et produire un rapport sous l’une des trois formes définies ci-dessus (précisée dès le début de l’activité)
– les enseignants des 2 formations : ils sont les clients qui définissent le besoin. Ils doivent suivre et orienter le travail de tous les groupes. On pourra envisager une gestion de projet agile (avec points réguliers et livraison d’une nouvelle version à chaque réunion). Tout cela est encore à définir avec les enseignants de l’IUT.

Voici un schéma de scénario prenant pour base une gestion de projet ‘agile’ qui permet de voir les interactions présentes entre les enseignants et un groupe d’étudiants. Pour l’instant, rien n’a été défini pour le fonctionnement des équipes d’étudiants. On peut envisager soit un fonctionnement coopératif (avec définition de rôles) où chacun a sa responsabilité dans le travail a accomplir (recherche, validation, traduction, rédaction, …) soit un fonctionnement collaboratif où tout le monde travaille pour le bien commun avec confrontation des points de vue pour chaque décision (cette solution me paraît souhaitable au regard de l’intention pédagogique initiale qui était de confronter des cultures et des états d’esprits différents).

Ce projet fait suite à une première activité de veille pour les étudiants de BTS IRIS (suivie sur le blog Prodageo et dont un compte rendu est disponible) pour les former à la recherche d’information et leur proposer des méthodes et outils qu’ils pourront utiliser par la suite pour s’auto-former. Le mélange des étudiants apporte en plus cette fois-ci un contexte plus riche et des interactions plus variées.

Jacques DUBOIS
enseignant en informatique en BTS IRIS au lycée Eiffel – Dijon.

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