Je viens de lire le billet de blog de @Hugobiwan Zolnir qui analyse a posteriori la soirée immersive Opérabis. Ce billet est intéressant à plusieurs titres. Je retiendrais la dimension relationnelle évoquée de son rapport. Je constate après lecture qu’il est possible de dégager des invariants sur les pratiques immersives. Je vais comparer mes pratiques dans le monde Assemblive© et celles de Second Life et Opensims. Il est évident que ce qui importe dans cette analyse est l’aspect cognitif pas le type de monde utilisé.
Travailler, agir dans un monde virtuel c’est être en capacité de mettre en relation des personnes distantes en mode synchrone. Une relation qui passe par la médiation d’un ordinateur, d’un logiciel, d’un monde construit et d’un avatar personnalisé. Les relations sont réelles, riches, intenses mais elles doivent se construire …
Je vais reprendre quelques passages significatifs du billet de Hugobiwan Zolnir en tentant de faire émerger des invariants des pratiques immersives.
NB : en bleu mes analyses lors de mes expériences immersives (extraits)
- Dialoguer « /…/ ont éteint leurs microphones afin de ne pas ternir le son émis depuis Rennes /…/ » Le dialogue dans les mondes virtuels peut être perturbant pour le débutant. Le dialogue est conditionné par un intermédiaire machine. Il faut apprendre à gérer son microphone, ouvrir, couper, ne pas polluer la discussion en transmettant les bruits parasites de son environnement proche. Il est nécessaire que le participant acquiert cette compétence. Il est toujours déstabilisant d’arriver en phase immersive sans initiation préalable. J’ai été confronté à ce point dans mes expériences pédagogiques /…/ « Il est a noter que les intervenants doivent opérer dans un environnement calme parce que les bruits des environnements domestiques peuvent parasiter le travail (pendant la réunion nous avons entendu une sonnette, un chien aboyer, le son de la wii de mes fils qui jouaient à Super Mario et parfaitement identifié par les étudiants) » /…/
- Gérer sa bande passante « /…/ Ayiki Takakura a passé chaque visiteur au scanner virtuel afin de vérifier qu’il ou elle ne porte pas d’objet trop gourmand en ressource /…/ » La gestion de la séance suppose que la bande passante soit fluide, qu’il n’y ait pas de pollution technologique. Je constatais le même problème de mon côté « /…/ Le son haché vient dans la quasi totalité des cas: – des réseau bas débit, ou haut débit mais partagé par trop de personnes. Un logiciel de partage de fichier utilisant aussi la bande passante montante comme bittorrent utilisé sur l’ordinateur ou un autre ordinateur utilisant le réseau. En fait n’importe quelle application saturant la bande passante montante. /…/
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Ne pas se perdre dans les espaces numériques
- Arriver à l’heure « /…/ Beaucoup d’ avatars arrivent au dernier moment, et il s’agit maintenant de les accueillir, de les guider et d’aider ceux qui auraient des problèmes techniques. Roger (Coulaut Menges) est à la manoeuvre dans la Francogrid, Audrey (Betty Renoir) dans Second Life(tm). /…/ » Tout comme dans la vie réelle, il est important de respecter les horaires. Le retard mobilise beaucoup d’énergie chez les organisateurs pour guider, expliquer tout en participant au suivi du bon déroulement de la séance. « /…/ Une étudiante est venue trop tard au rendez vous, elle est arrivée dans la bonne salle mais vidée des ses occupants /…/
- La solitude du participant « /…/ Nous savons que ce bruit d’ambiance est très important, /…/ » Travailler dans les mondes virtuels peut être déstabilisant parce que l’on perd une partie de ses repères sociaux. Il est plus difficile de percevoir les réactions des participants. Entendent-ils ? Comment réagissent-ils ?. IRL on identifie parfaitement les réactions des participants à la discussion, si j’ose une plaisanterie le visage hilare (ou pas) m’indiquera le succès(ou pas) de ma saillie humoristique. Si je profère une énormité, le froncement des sourcils du public me renseignera immédiatement. La sonorisation du monde virtuel et la capacité à gérer les expressions des avatars sont des éléments indispensables pour établir des relations sociales virtuelles convenables. Il est nécessaire de reproduire un son social qui ne soit pas un bruit parasite.
- Apprendre – partager « /…/ beaucoup de choses auront été apprises pour savoir améliorer et garantir le partage d’un spectacle vivant dans un monde virtuel en ligne… /…/ » Il est vrai que chaque nouvelle expérience est un stade supplémentaire dans les apprentissages.
Il me semble que la somme des expériences accumulées pourrait être un prétexte pour commencer à rédiger un mémo de formation à l’attention des utilisateurs, concepteurs, participants aux séances immersives.
Les expérimentations existent, nous y participons, nous pouvons en citer quelques unes :
– La faculté virtuelle de droit de Lyon et son campus virtuel
– Les expériences immersives – Le jnumcamp
– Les fonds marins à Marseille – Le travail de Taovacano
– Les futurs opéras dans opérabis
– Des projets en construction peut-on lire sur twitter (palais indien pour des étudiants en Inde)
– Mes expériences dans Assemblive
– L’expérience de Eric Guiraut
Gageons que les synergies immersives sauront se construire 🙂
4 Réponses to “Invariants des mondes virtuels”