Depuis cette année, dans des circonstances où l’imprévu s’est imposé de façon brutale, je m’occupe de la FDV à la Faculté de Droit, de l’Université Jean Moulin Lyon 3. Je suis passé de la vision (presque) théorique du e-learning à la prise en continu avec le concret. Comprenez assumer le bon fonctionnement au quotidien d’un service, assurer la fluidité des cours, répondre aux attentes et inquiétudes des étudiants, des enseignants, assurer le suivi administratif, gérer du personnel … Je prends conscience de la distance qui existe entre poser des jalons théoriques et gérer jour après jour une structure de e-learning. J’apprends chaque minute en ayant un pied sur la rive du conceptuel et un pied sur la rive de l’opérationnel.
Que puis je dire de cette expérience de terrain ?
C’est une activité par essence collective où il faut en permanence mettre en sourdine le JE au profit du NOUS
En pratiquant on prend le risque de se perdre dans une routine administrativo / technique (elle est rassurante parce qu’elle est balisée). Il faut, pour ne pas tomber dans ce travers, continuer à lire, à explorer, à emprunter les détours du design, de la philosophie, de la sociologie, des sciences de l’éducation tout en pratiquant le e-learning sous sa forme « Je mets les mains dans le cambouis« , « J’ouvre le capot ». Cette symbiose, cet équilibrisme permanent sont épuisants, éprouvants, mais féconds.
Oublier de prendre le temps de l’analyse et de la conceptualisation c’est se condamner à l’anecdotique. Se laisser rattraper par le quotidien, c’est se perdre dans un faire et une gestuelle stériles.
Ne pas pratiquer c’est prendre le risque (mais je n’en suis pas certain) de s’enfermer dans un silo.
Ce travail, de mon point de vue, est avant tout un travail de propositions, un travail de synthèse transversal.
J’ai donc commencé à prendre le temps du recul réflexif pour tenter de formaliser l’activité d’un temps effervescent de ma vie.
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